Clignotants
Ce matin, je sortais de chez moi, les yeux un peu gonflés et l’esprit encore endormi par une nuit trop courte et qui n’était pas encore vraiment terminée. Je marchais vers la gare d’un pas un peu trop mollasson pour attraper le RER de 7h11 quand, au moment de traverser la rue Moreau David, alors que brillait dans mes yeux un tout petit peu plus réveillés le petit bonhomme rouge qui annoncait bientôt le vert, je fut soudain agressé par le chant d’un visage écarlate lançant sans ménagement une multitude de noms d’oiseaux grippés à une pauvre conductrice n’ayant pas mis son clignotant. Bon, c’est vrai, quand on tourne, il faut mettre son clignotant pour prévenir le conducteur de derrière. C’est le code de la route. D’accord. Mais bon qui n’a jamais oublié de mettre son clignotant ? Je doute que cet homme n’ai pas un jour tourné à gauche sans mettre son clignotant. Cet homme bien sur avait peu être une vie très difficile, de nombreux soucis, des problèmes de couple, un travail arasant mais quand même… Et cette femme hébétée par tant de violence matinale, continuait sa route, calmement, l’index tapotant sur sa tempe.
Sur le quai de la gare, en attendant le RER de 7h18 (celui de 11 étant donc raté… !) un petit air glissait : Femme je t’aime parce que une bagnole entre les pognes tu n’deviens pas aussi con qu’eux, ces pauvres tarés qui se cognent. Pour un phare un peu amoché ou pour un bras tendu bien haut, y’en a qui vont jusqu’à flinguer pour sauver leur autoradio… Ben ouaih… ça aurait peut être pu terminer comme le dit le père Séchan. Pourtant elle furent célébrées, n’était-ce pas leur journée l’autre jour ? Ben ouaih mais c’est passé, ça s’est éteint, comme la fête des mères (pardon elle est à venir) des grand-mères… etc. ça s’allume, ça s’éteint, ça clignote…