Douche bénite

Publié le par Laurent

En ce week-end pascal passé en Corrèze, petit cycliste de quelques dimanches par ans, j’ai pris mon vélo et je suis parti escalader les Monédières. Longueur du trajet environ 40 km.

Arrivé dans les premiers lacés qui montent au sommet, je me suis alors pris pour le digne successeur de Marco Pantani, dans le peloton du tour de France, échappé en solo depuis des dizaines de Km. J’imaginais la foule en délire m’acclamant, la moto qui m’indiquait le temps qui me séparait des poursuivants, le podium à l’arrivée, les caméras, les flashs…etc. Quand soudain tout mon délire s’est échappé et ma planté là, seul, seul avec mes gambettes qui commençaient à se plaindre trop fort… Pas de soucis, j’avais qu’à mettre le petit plateau. Ah ben en fait non… le petit plateau il y était déjà donc j’avais plus le choix. Restait plus qu’à appuyer sur ces foutues pédales même si ça continuer à picoter série usent dans mes jambes même pas rasées, que je commençais à m’essouffler et que je me demandais vraiment pourquoi j’avais eut cette idée à la con de partir en vélo...  Mais une petite voix me susurrait : « Avance et continue de toute façon, maintenant, vu ou tu en es, faudra rentrer et ça sera aussi dur et…t’es pas un PD… » Donc j’ai continué…

En haut - ben oui, j’y suis arrivé, quand même ! – il parait qu’il y a  un superbe paysage qui s’étale à perte de vu, sauf que quand je suis  arrivé, je suis descendu de mon vélo et je me suis écroulé dans l’herbe tellement j’étais mort. Une fois ressuscité, week-end de pâques oblige…enfin ressuscité juste des yeux, de la bouche et un peu du cerveau,  je ne pu qu’admirer ce joli panorama déjà connu de mes yeux. A côté de moi, un couple d’anglais discutait, j’entendais « very nice » dans le chewing-gum que j’essayait de comprendre… La météo grise et ce paysage ne pouvaient sûrement que plaire à des anglais que j’installais, sûrement un peu trop facilement, c’est vrai, dans le cliché de l’anglais chapeau melon et botte en caoutchouc… 

Et après ? Ben après,  je suis redescendu et j’étais bien congelé une fois arrivé en bas. Car bien sur quand tu montes tout le temps, ben après tu descends tout le temps. Logique. Et quand tu descends, tu ne pédales pas. Et même si tu pédales, tu vas tellement vite, enfin relativement vite, qu’avec l’air qui fouette ton corps qui avait plus que chaud avant, ben t’as plus que froid maintenant. Mais bon,  une fois chez mamie, j’ai sauté dans la douche qui m’accueillait battants ouverts, avec eau tiède à la pomme.  Et dans ces moments là, bénit est la douche, bénit est cette cabine, confessionnal des corps meurtris, fatigués, puants, dégoulinants de sueur… lieu de quelques instants de bien êtres parfois presque meilleurs qu’un merveilleux câlin d’Aphrodite !

Publié dans sport

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
C'est fou tout ce qu'il se passe dans la tête d'un laurent-outan...! Mais c'est sympa à lire!
Répondre
L
Que d'émotions...! ;-) N'oublie pas de faire une prière avant de prendre ta douche! ;-)
Répondre
T
Aprés l'effort le réconfort...tu l'as bien mérité...  <br /> Moi tiens je vais boire un coup à ta santé car ta note m'a donné chaud...hihi
Répondre
D
super ! tjrs aussi agréable de lire des textes intelligents. Bizz Do
Répondre